Vol. 4 No 1 (2019)

La Revue Internationale des Économistes de Langue Française
Publiée: 2019-06-30

Articles

  • Sur la maturation d'une monnaie mondiale

    L'intégration monétaire est, en soi, un événement historique. Peu fréquentes dans l'histoire, la plupart des fusions monétaires ont été le fruit d'une union politique, tant et si bien que d'aucuns s'appuient sur cette vérité pour prédire l'échec de l'euro. A moins d'exalter un déterminisme suranné désespérément accroché au privilège régalien de battre monnaie, on ne voit guère comment des déconvenues d'hier conditionneraient d'hypothétiques fiascos de demain. Faut-il rappeler que l'Allemagne comptait trois cents monnaies distinctes à l'aube du XIXème siècle et que, cent cinquante ans plus tard, unifiées sous le nom de deutschemark, elles donnaient le jour à une monnaie-phare dans le monde ? Bien sûr, pareille observation n'équivaut pas à ignorer les difficultés qui trament la zone euro aujourd'hui. Complément logique du marché unique, l'euro reste cependant un accélérateur de convergence et devrait, à terme, constituer un élément déterminant de rapprochement entre les peuples. La devise européenne n'a pas éclos dans l'immédiateté ; bien au contraire, plusieurs expériences monétaires communes en ont préfacé l'avènement. C'est donc seulement après en avoir décrit les étapes saillantes, qu'avatars et controverses liés à l'euro seront évoqués. (fragment tekstu)

    Alain Redslob
    7-28
  • L'euro et le modèle Européen : subsidiarité ou centralisation

    Le modèle européen s'est toujours projeté lui-même dans une évolution vers des solutions innovantes sans le soutien d'expériences déjà réalisées. L'Europe réfléchit aujourd'hui sur lequel des deux modèles à suivre. L'Europe peut se réorienter en suivant l'exemple des Etats-Unis, ou elle peut continuer à développer son propre modèle autonome en continuant et en innovant à partir de l'expérience acquise. Si au niveau partisan, nous voyons l'Europe répéter le modèle américain avec l'opposition entre Républicains et Démocrates, nous devons changer la perspective employée pour fixer la relation entre les règles et les politiques. Aux Etats-Unis, depuis la guerre civile, les Démocrates et les Républicains ne se sont pas posé la question de maintenir ou non la Fédération ; ils ont discuté du point de savoir "quel fédéralisme ?". Le choix que l'Europe doit faire n'est pas exclusivement réduit à l'intérêt européen mais concerne tous les joueurs à un niveau mondial. Si c'est sur ces alternatives fondamentales que le processus de l'unification européenne doit avancer, il est clair qu'il est difficile de faire des choix de long terme reposant seulement sur un raisonnement abstrait. C'est la grande leçon que nous donnent les Pères Fondateurs de l'unification européenne. C'est à chacun de nous d'indiquer quelle Europe a notre préférence commune. (fragment tekstu)

    Dario Velo
    29-42
  • Euro, vingt ans d'une expérience infructueuse

    Lancée par le traité de Maastricht, la monnaie unique européenne a été mise en place le 1er janvier 1999. Cependant, les pièces et billets en euros n'ont remplacé totalement les signes monétaires nationaux qu'au premier semestre 2002. Il est donc possible, maintenant, de dresser le bilan de vingt ans de cette expérience. La plupart des observateurs objectifs reconnaissent que ce bilan est largement négatif. La croissance économique de l'ensemble de la zone euro est devenue la plus faible du monde, alors que ses économies nationales, loin de converger, ont connu une divergence croissante. Un économiste indien, sorti du FMI, Ashoda Mody, vient même de publier aux presses universitaires d'Oxford, un ouvrage intitulé An European tragedy, qui a été désigné comme le meilleur ouvrage économique de l'année par l'Association des éditeurs américains.(fragment tekstu)

    Gérard Lafay
    43-53
  • L'Euro-dilemme

    L'euro est une « monnaie politique ». S'il en est ainsi, c'est parce que sa naissance est directement liée à un compromis franco-allemand. Plus précisément, la France de Mitterrand acceptait la réunification de l'Allemagne moyennant l'accord de cette dernière sur l'introduction de l'euro. Ce que le président français avait en tête, c'était aussi, bien sûr, d'arrimer solidement la nouvelle Allemagne à l'Europe. Mais ce n'était pas tout, car dans le marchandage, celle-ci obtenait de surcroît deux « compensations » significatives : 1.Elle imposait une discipline budgétaire stricte à tous les pays participant à l'euro via les deux fameux critères dits de convergence : d'une part, le déficit public devait être inférieur à 3% du Produit Intérieur Brut (PIB); d'autre part, l'endettement public total ne pouvait excéder 60% de ce même PIB. 2.Une banque centrale était créée (la BCE ou Banque Centrale Européenne), totalement indépendante des gouvernements et avec comme seul objectif la stabilité des prix, définie comme une inflation égale à 2% annuellement. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que pratiquement rien n'ait été retenu de ce que l'économie politique - pour reprendre un terme un peu vieilli - avait produit de mieux en matière d'analyse des processus d'unification monétaire : la théorie des zones monétaires optimales et celle de la politique macroéconomique.(fragment tekstu)

    Francis Bismans
    54-64
  • La zone euro 20 ans apres : un echec rattrapable

    Le bilan de la zone euro est très médiocre, suite à une succession d'erreurs et de malentendus. Les premières ont été d'emblée le choix des pays admis et les malentendus viennent d'une mauvaise appréciation théorique des dangers auxquels s'expose une aventure de ce type. La crise de 2008 est au coeur de cet échec et sa cause principale, aggravée par une récession secondaire en 2012, circonscrite à la zone et consécutive à ses erreurs politiques. La théorie des zones monétaires optimales, application d'une vue dépassée des fluctuations, fut un très mauvais guide et s'est avérée partiellement inadaptée pour apprécier les questions d'ajustement. L'article redéfinit les critères d'adhésion et d'admission des pays appelés à participer à l'euro et en tire des conclusions concrètes pour le présent et l'avenir. (abstrakt oryginalny)

    Bernard Landais
    65-83
  • Les vingt ans de la Banque Centrale Européenne. Un bilan contrasté

    En 2019, nous célèbrerons les 20 ans de la monnaie unique. Cette période anniversaire a débuté au mois de juin dernier avec celui de la BCE. Dans le présent texte, nous proposons un bilan de cette double décennie. Indiscutablement, l'institution est parvenue à remplir l'objectif principal qui lui a été confié à sa création, c'est-à-dire la stabilité des prix. Si la BCE a su employer des outils non-conventionnels lors des crises successives entre 2008 et 2015, sa lecture des évènements semble avoir été parfois défaillante. Enfin, malgré des ajustements ponctuels de son mode de gouvernance, un déficit démocratique demeure. C'est dans ce domaine que nous identifions une nécessaire réforme de la BCE dans les années à venir.(abstrakt oryginalny)

    Guillaume L'Oeillet
    84-100
  • Bilan et avenir du pacte de stabilité et croissance

    L'objet de cet article est d'analyser le Pacte de Stabilité et Croissance (PSC) de son origine à maintenant. Achever une union économique et monétaire exigeait aux Etats membres de l'Euro Zone de renoncer à leur politique monétaire et au taux de change comme instrument de politique économique. Les Etats membres doivent coordonner leurs politiques économiques, notamment la politique budgétaire ; à ce propos il faut respecter le PSC. Les normes concernant le PSC se sont développées pour mieux s'adapter à l'accomplissement de ses objectifs et à la crise économique de ces dernières années. Nous allons réviser les réformes du PSC et expliquer leurs principaux effets face à la crise économique. Notre étude est structurée en 5 parties qui s'occupent de l'étude des précédents, du fonctionnement et de l'adaptation à la crise économique, des réformes et de l'avenir, des problèmes et de l'étude de ce qu'il reste à faire.(abstrakt oryginalny)

    Isabel Vega Mocoroa
    101-126
  • Fonds Monétaire Européen nouvelle proposition institutionnelle et son évaluation

    En 2017, il a été proposé de créer un Fonds monétaire européen (FEM) en tant qu'institution d'aide qui devrait jouer un rôle important dans la stabilisation des finances des États membres de la zone euro. L'article présente une analyse des changements institutionnels à la base de solutions législatives détaillées concernant l'organisation et le fonctionnement du Fonds. L'auteur a également présenté les hypothèses les plus importantes sur le fonctionnement de la FEM et a procédé à leur évaluation sur la base des arguments figurant dans le débat européen sur la proposition.(abstrakt oryginalny)

    Kamila Marchewka-Bartkowiak
    127-143
  • Conséquences économiques et politiques pour la Pologne qui reste en dehors de la Zone Euro

    Dans le traité d'adhésion du 16 avril 2003, la Pologne a accepté d'adopter l'euro comme monnaie nationale, mais la date de cette adoption n'a pas été spécifiée. La crise financière dans plusieurs pays de la Zone Euro, suite à la crise financière mondiale de 2008, a considérablement réduit le soutien public en Pologne au remplacement du zloty par l'euro. Cet article a deux objectifs. L'un consiste à évaluer les coûts nets, économiques et politiques, de la Pologne restant longtemps en dehors de la Zone Euro. Dans cette évaluation, l'analyse inclut également deux rapports officiels de la Banque Nationale de Pologne, la banque centrale du pays, publiés en 2009 et 2014. L'autre objectif est de noter et d'évaluer les réformes entreprises par les États membres de la Zone Euro en réponse à cette crise, afin de maintenir et de renforcer la stabilité financière et l'efficacité économique des règles adoptées au début de la Zone Euro le 1er janvier 1999. L'auteur suggère de considérer et d'adopter des réformes supplémentaires. Nous discutons également de l'expérience des États-Unis avec leur propre union monétaire et de l'influence potentielle sur les développements politiques dans l'UE de l'augmentation des avantages concurrentiels mondiaux de la Chine et de l'Inde.(abstrakt oryginalny)

    Stanisław Gomulka
    144-172
  • La Bulgarie et la Zone Euro - un long chemin vers le rapprochement

    En 2018, le Gouvernement bulgare entreprend des démarches concrètes pour entrer dans le Mécanisme de change européen II (MCE II) avec le consentement de la Commission Européenne (CE) et la Banque Centrale Européenne (BCE) et après cette période de devenir un membre de l'Union Economique et Monétaire (l'UEM) et par conséquent d'adopter l'euro. Les autorités officielles de l'UE, la BCE1 posent des conditions très particulières à la Bulgarie et qui surpassent les exigences reconnues comme l'obligation de respecter les critères de convergence de Maastricht. La BCE n'est toujours pas confiante au sujet de la stabilité économique et financière de la Bulgarie et revendique que le pays doit déposer en premier sa candidature à l'Union Bancaire Européenne (l'UBE) en vue de tester les banques sur un horizon d'une année. Malgré que la Bulgarie arrive à atteindre depuis des années les critères de convergence nominales pour être acceptée dans MCE II, des doutes persistent parmi les économies développées de l'UEM que le pays n'est pas encore prêt à rejoindre même le MCE II et plus tard à adopter l'euro. Pourtant la Bulgarie s'est engagée de réaliser toutes les exigences de la CE et de la BCE et d'appliquer des politiques économiques axées sur la stabilité et d'effectuer de vastes réformes structurelles. Dans une première partie sont présentées les démarches de la Bulgarie de rapprochement vers la Zone Euro. Dans une deuxième partie sont analysées l'évolution macroéconomique et la convergence nominale de la Bulgarie comme une exigence concrète pour devenir membre de l'UEM. L'analyse démontre que pour la Bulgarie le rapprochement des indicateurs de la convergence réelle vers la moyenne des pays membres de l'UEM de l'Europe Centrale rendrait l'adoption de l'euro beaucoup plus bénéfique pour le développement économique et financier du pays.(fragment tekstu)

    Iskra Christova-Balskanska
    173-193
  • Itineraire du Franc CFA d'Afrique, quel avenir pour son arrimage a l'Euro?

    L'objectif de cet article est de documenter l'itinéraire du Franc CFA, monnaie commune aux pays francophones d'Afrique de l'Ouest et du Centre ayant deux Banques centrales, la BCEAO et la BEAC. Nous avons analysé d'une part l'itinéraire de cette monnaie en nous plongeant dans ses origines historiques arrimé au Franc Français et d'autre part développé les contestations sur son destin fixé à l'Euro. Pour l'avenir du Franc CFA plusieurs pistes ont été explorées permettant de réorganiser les principes de fonctionnement de la zone franc. Une BCEAO et une BEAC institutionnellement réformées seront, dans le futur, des unions économiques et monétaires unique pouvant être ouvertes à d'autres pays d'Afrique, sans distinction d'histoire coloniale en rapport avec la France.(abstrakt oryginalny)

    Gérard Tchouassi
    194-209
  • Quelques aspects de l'adhésion de la Pologne à la Zone Euro

    Le but de l'article est de passer en revue certains aspects de l'adhésion de la Pologne à la zone euro, tels que la formulation de propositions d'axiomes dans le débat sur l'euro et l'identification de variantes/scénarios possibles du comportement de la Pologne en matière de mondialisation et d'intégration. La méthode de recherche fondamentale utilisée dans la préparation de ce texte était la méthode d'analyse de la littérature et des éléments de la méthode des scénarios liés à des variantes possibles de développements futurs. L'attention des auteurs s'est concentrée sur les aspects qualitatifs de la question à l'examen.(abstrakt oryginalny)

    Marian Gorynia, Krzysztof Malaga
    210-225
  • Ajustement, politiques économiques et récession de 2008-2009 au Canada et aux États-Unis : des mécanismes pertinents pour la Zone Euro?

    Ce texte présente les mécanismes d'ajustement aux chocs économiques de deux zones monétaires avec structure fédérale -Canada et États-Unis- et fait ressortir quelques observations pertinentes pour la zone euro (ZE). La première partie présente brièvement quelques réflexions sur fédéralisme financier et zone monétaire optimale. La seconde partie porte sur les politiques monétaires et fiscales qui ont permis de résorber le choc économique de 2008-2009. La troisième conclut en examinant leur pertinence pour la ZE.(abstrakt oryginalny)

    François Vaillancourt
    226-237
  • Pourquoi la Pologne a-t-elle peur de l'euro?

    Dans l'article, nous tenterons d'expliquer les principales raisons pour lesquelles la Pologne n'a pas introduit l'euro. Ils appartiennent principalement à la sphère de l'économie politique, bien que les arguments invoqués soient de nature économique. Dans l'article, nous vérifierons également la véracité de ces arguments, en montrant que certains d'entre eux sont basés sur des préjugés plutôt que sur une analyse approfondie.(abstrakt oryginalny)

    Witold M. Orłowski
    238-254
  • Déterminants macroéconomiques et monétaires du chômage dans les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)

    L'objectif de cet article est de faire ressortir les déterminants macroéconomiques et institutionnels de court et long terme du chômage dans les pays de l'UEMOA. Partant des tests de stationnarité et de co?ntégration en panel, cet article recourt ? un mod?le autorégressif ? retards distribués. Des résultats, il ressort qu'? court terme, le taux d'inflation, le taux de change et la stabilité du gouvernement expliquent le niveau du chômage dans les pays de l'UEMOA. Par ailleurs, ? long terme, le taux de chômage est expliqué par la productivité du travail, le taux d'inflation, les dépenses publiques, la corruption et la responsabilité démocratique. Ces résultats confirment la courbe de Phillips qui prédit une relation négative entre l'inflation et le chômage ? court terme et soutiennent la th?se de Friedman (1968) et Phelps (1968) selon laquelle il n'existe pas d'arbitrage ? long terme entre l'inflation et le chômage. (abstrakt oryginalny)

    Ayira Korem
    255-279
  • Qualité de la croissance en Afrique Subsaharienne : le cas du Sénégal

    L'objectif de cet article est d'analyser la qualité de la croissance économique au Sénégal. De façon spécifique, il s'agit de s'interroger sur l'adéquation entre la croissance et les ressources de main-d'oeuvre nationale. L'étude s'appuie principalement sur une analyse statistique et descriptive des déterminants de la croissance et certains indicateurs de développement durable. Il ressort de l'analyse que le modèle de croissance sénégalais ne se traduit pas par le bien-être des citoyens en raison des facteurs tels que : la persistance des inégalités, l'inefficacité des dépenses sociales et politiques publiques, l'absence de développement technologique, ainsi que le faible niveau du transfert ou de l'adoption des technologies, sans oublier, enfin, les spécialisations dans les branches traditionnelles. La levée de ces contraintes devrait favoriser une croissance inclusive mais aussi une hausse de la productivité totale des facteurs à travers une interaction significative entre la propension à l'importation et la capacité à tirer profit de la R&D étrangère.(abstrakt oryginalny)

    Adama Diaw, Cheikh Tidiane Ndiaye
    280-314
  • Evolution du système bancaire Chinois : sa voie dans un dispositif global de conquête économique et politique

    La Chine a fait le pari de s'ouvrir au monde, à la mondialisation, au sein de laquelle règne une grande disharmonie. Notre recherche portera sur le rôle du système bancaire chinois et son évolution. Son particularisme permettra de comprendre qu'il constitue un moyen pour la Chine, la mise en oeuvre de son propre développement économique et financier. Nous focaliserons notre attention sur la construction et le processus de décision de son système bancaire, au service de sa croissance, et élargirons notre propos pour tenter de démontrer de quelle manière la Chine répond à la mission qu'elle s'est fixée, à savoir financer ses ambitions économiques et conforter son rôle central dans l'économie mondiale.(abstrakt oryginalny)

    Sébastien Chevais
    315-346
  • Effets de la participation aux chaînes de valeur mondiale sur l'élasticités-prix des exportations dans les pays de la zone franc CFA

    Ces dernières années, le commerce international est caractérisé la fragmentation et l'interconnexion des processus de production à travers le monde. Dans ce contexte, la relation entre les taux de change et le volume des exportations pourrait être modifiée. C'est pourquoi dans cet article, nous analysons l'incidence de la participation aux chaînes de valeur mondiales (CVM) sur la sensibilité des exportations aux taux de change effectifs réels (TCER) dans les pays de la zone franc CFA. Les résultats obtenus à l'aide d'un modèle de données de panel indiquent que les exportations de ces pays ne sont plus sensibles aux TCER lorsqu'on prend en compte leur participation aux CVM. Ces résultats peuvent s'expliquer par la structure des exportations de ces pays dominés par les produits de base. Par ailleurs, ils suggèrent également que les politiques visant à améliorer la compétitivité extérieure des pays de la zone franc CFA doivent aussi intégrer la participation et le positionnement de ces pays dans les CVM.(abstrakt oryginalny)

    Akilou Amadou
    347-364